L'ensemble est interessant. Avec plus de temps, j'imagine qu'il y avait moyen de peaufiner l'écriture de la partie finale, mais pour une saga de l'été, étant donné le challenge, il n'y a pas à rougir.
Tamica est magistral tout du long. L'improvisation ne lui a pas fait peur et sa maitrise du rythme rend son monologue très crédible.
Pour la partie finale cependant, j'ai un peu tiqué. Je ne comprends pas la raison de l'aveu enregistré par Caroline. Qu'elle se confronte à son dernier cobaye afin de, peut-être, faire évoluer son expérience, je veux bien. Mais là dans l'épisode, c'est pas ça. Elle enregistre son aveu volontairement, seule. Et ça ne colle pas.
On comprends pendant le monologue de Caroline que sa visite de nuit et sa confrontation ont été enregistrées à son insu. Puis, une semaine plus tard, c'est le personnage joué par Tamica qui tente son chantage et échoue, et se fait confisquer son enregistreur. Bon, déjà, pourquoi avoir attendu autant de temps ? Pourquoi cette approche dramatique d'aller la voir au refectoire, pour finir en huis clos dans la chambre ? Je ne pige pas.
Et là dessus, on a un long monologue de Caroline. [apparté - D'un point de vue purement pratique, ce monologue est correct, mais comparé à ceux de Tamica, franchement, c'était chaud à tenter, et ça passe nettement moins. Le rythme, les silences, les recherches de mots, tout ça est moins maitrisé. Pas bien grave, mais comme je pousse ma reflexion jusqu'au bout, je pense que c'était un choix maladroit]. Au début, j'ai pensé que ce monologue était justement l'enregistrement de cette première confrontation la nuit quand Caroline entre dans la chambre avec la télécommande. Et si ça avait été ça, ça pouvait coller. On aurait pu avoir une sorte de dialogue à sens unique où Tamica, du moins son personnage, subissait l'explication, et Caroline l'écrasait pour étudier ses réactions. C'est là qu'on aurait pu avoir l'explication des trois groupes et de la methode scientifique derrière l'expérimentation. Là on aurait pu avoir un vrai monologue de "méchant". Mais là, on a peine à le deviner dans un monologue au micro d'un enregistreur, et il manque la dimension mégalomane "traditionnelle".
De plus, pour le déroulement de l'histoire, on aurait même pu directement avoir cette réaction immediatement, un "Ha! Ha! J'ai tout enregistré! Maintenant tu vas arrêter de m'embêter sinon je dis tout !" ...et puis deux baffes et l'enregistreur est confisqué, on retourne à la trame principale de l'histoire vers son dénouement. Mais surtout, ça eut resté crédible, et ça eut permis de transformer un monologue dont on ne comprend pas les motivations en un dialogue entre le bourreau et sa victime.
Puis c'est la phase finale, encore quelques jours plus tard, là, ça recolle avec la trame de l'histoire avec un dénouement un peu rapide et pas hyper cohérent, vu que les aveux sont enregistrés, il n'y avait pas forcément besoin de fuir, mais ça peut se comprendre étant donné l'état psychologique du personnage de Tamica.
En poussant l'écriture, entre les deux, on pouvait, en effet, envisager une étape intermédiaire avec, pourquoi pas, un court monologue enregistré où Caroline évoquerait son projet de relancer son étude en utilisant l'enregistreur comme support de témoignage, tout ça. Pourquoi pas. Et aussi cette envie d'aller harceler son dernier cobaye en vie. Pourquoi pas.
Ceci dit, c'est pas moi qui était dans vos shoes, hein, et surtout c'est pas moi qui était sous la pression de terminer cette histoire dans le délai imparti. Et puis je ne prétend pas que ma version est meilleure, ni que votre version est moins cohérente. C'est juste qu'elle m'a fait tiquer.
Mais dans tous les cas, bravo !
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